Avec ses 27,182 km, le réseau ferroviaire japonais est au 11e rang mondial. En 2012, il a transporté 29,3 milliards de passagers, plus de 3 fois la capacité des bus commerciaux, taxis et autres navettes en service dans tout le Japon. Le ferroviaire est de longue date dominant au sein des modes de transport de passagers au Japon, avec près de 70 % des passagers transportés de manière publique, contre 15 % pour le routier et un peu moins de 15 % pour l’aérien. Contraste saisissant avec le transport de marchandises dans lequel le ferroviaire est quasiment inexistant. C’est aussi un réseau dense en opérateurs fait de 160 entreprises publiques et privées.
La grande vitesse et l’interurbain sont l’affaire de la Japan Railways, issue de la privatisation en 1987 de la Japan National Railways. La construction de trains est l’affaire de 5 grandes compagnies (Kawasaki Heavy Industries, Kinki Sharyō, Nippon Sharyō, Hitachi et Tōkyū Sharyō) pour la plupart centenaires, qui travaillent pour les grands exploitants, et de 7 compagnies de taille plus modeste qui travaillent avec un peu plus de 150 sous-traitants. Le Japon mobilise ses forces pour le train de demain qui devra moins polluer, rouler plus vite, consommer moins d’énergie et être plus sûr encore.
Le Japon est également conscient de la nécessité de se tourner vers l’étranger. Il intensifie ses efforts, avec l’appui du gouvernement pour asseoir sa présence en Asie, sur le continent américain, etc. Si la pénétration du marché européen (42 % du marché mondial) reste un grand défi, il n’est pas dit que fort de son expérience, d’une réputation de fiabilité et d’une capacité d’innovation mondialement attestée, le Japon ne finisse par s’imposer aussi sur le vieux continent.
Dans cette perspective, de nombreuses opportunités se présentent aux décideurs européens, qu’il s’agisse d’intensifier les coopérations dans la R & D avec le Japon, d’attirer des investisseurs ou de travailler avec les constructeurs japonais sur des marchés tiers.