Les grands travaux d’Hercule inspirent parfois le développement local à l’autre bout de la planète. C’est le cas de la Silicon Valley et de la petite ville japonaise de Iizuka (130 000 habitants), dans la région du Kyūshū.
En 1997, lors d’un voyage aux USA, M. Hideki Shoda est saisi par la dynamique qui se dégage de la Silicon Valley. Il comprend qu’au niveau local, beaucoup peut être fait malgré les handicaps initiaux. De retour à Iizuka, il entreprend de faire de sa petite commune la Silicon Valley du Japon, en même temps qu’une référence en Asie.
Il s’installe à moindres frais dans un entrepôt et fonde avec quelques volontaires le « Heart at Work ». Il tisse des liens avec l’Université de Standford et attire bientôt l’attention de Sun Microsystems Japon qui souhaite pour le langage de programmation Java, alors en plein développement, établir un centre de développement à Iizuka.
La mairie de Iizuka soutient financièrement le projet. C’est ainsi que le « Try Valley Plan » voit le jour en 2003, avec pour objectif de faire de Iizuka une ville connectée au monde, un territoire où entreprendre est facile et profitable, une commune où la recherche, l’industrie et l’enseignement supérieur travaillent de concert autour du secteur informatique.
Le projet essuie pourtant quelques coups durs. Les infrastructures soutenant les PME sont touchées par d’importantes inondations ; la mairie ne peut plus financer et les PME sont nombreuses à être touchées. Mais M. Shoda n’abandonne pas. Il rebondit en créant le « e-ZUKA Tech Night » en vue d’encourager la communication informelle au sein d’une communauté d’ingénieurs, attirant au passage l’attention d’une communauté internationale habituellement happée par Tōkyō.
Faire du sillon local une vallée internationale, c’est possible si l’on est porté par une vision et une volonté soutenue.